The brutalist : Adrien Brody charismatique

The brutalist : Adrien Brody charismatique

Vingt ans après « le pianiste », qui relate l’histoire vraie du pianiste polonais Władysław Szpilman, dit Wladek, un des rares survivants de Treblinka, Adrien Brody incarne cette fois, avec le charisme qu’on lui connait, László Tóth, un architecte, autre survivant juif, hongrois cette fois, de l’Holocauste.

Mis à part l’éloge du brutalisme, ce mouvement architectural qui sublimera le béton, largement influencé par le Bauhaus, ce même Bauhaus persécuté par l’idéologie nazie, le film, sans jamais la nommer, convoque en filigrane la Shoah et l’antisémitisme rampant. « Nous vous tolérons » lui assènera le fils du commanditaire de l’œuvre architecturale que László est chargé de concevoir.

Le train qu’on aperçoit dans la brume, sensé livrer le matériel nécessaire à la construction, n’évoque rien sinon les funestes convois qui alimentaient les crématoires de Dachau, Auschwitz, Buchenwald, Majdanek et Treblinka… Et une cavité dans la carrière de splendide marbre de Carrare qui constituera l’autel de la chapelle, fait immanquablement penser à une tombe. Les proportions mêmes du bâtiment seront conçues, d’après les confidences ultérieures de László, en souvenir de celles de sa prison concentrationnaire.

Si le personnage du film de Brady Corbet est fictif, il n’est pas sans rappeler Marcel Brauer, formé au Bauhaus, émigré aux Etats-Unis comme László, et qui revint en Europe pour célébrer le brutalisme.

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