Les tribulations berlinoises du commissaire Oppenheimer

Les tribulations berlinoises du commissaire Oppenheimer

A la différence de la trilogie berlinoise de Philip Kerr, dont la plume est trempée dans l’acide citrique, la série des romans de Harald Gilbers, dont l’histoire se déroule à la même époque, celle de la seconde guerre mondiale, à Berlin, est teintée d’intimisme, mais décrit avec la même minutie le quotidien des berlinois pendant cette période terrible qui vit, à la suite des horreurs du nazisme, celles du déferlement bolchévique sur Berlin (terrible pour les berlinoises…).

Richard Oppenheimer, le héros sympathique dont on dévore les aventures au fil de ces romans extrêmement bien écrits n’a rien à voir, si ce n’est le patronyme, avec le père de la bombe atomique. Comme lui, certes, il est juif, mais n’a pas la chance de vivre aux États-Unis. Juif, il est déchu par les nazis de son poste de commissaire de police cependant, marié à une « aryenne », il parvient à éviter la déportation, pas les privations que la guerre impose aux citadins.

Dans le premier opus, Germania, contre-intuitivement, Oppenheimer est utilisé par les nazis, en échange d’avantages auxquels un juif n’aurait pas accès, afin de résoudre une série de crimes horribles, et sera dans les opus suivants (Derniers jours à Berlin) utilisé de même par le colonel russe Aksakov, qui a vécu les horreurs de la libération de Majdanek, cette fois dans la course à la bombe atomique, pour laquelle s’affrontent américains et bolcheviques.

On s’attache à cet homme meurtri qui se déplace à bicyclette dans un Berlin dévasté, et qui dans cette époque de chacun pour soi reste tout sauf opportuniste, guidé par une bienveillance innée et dont l’unique boussole est son éthique de policier.

Chronologie des romans :

  • Germania (1944)
  • Les Fils d’Odin (1945)
  • Derniers jours à Berlin (1945).
  • La vengeance des cendres (1946).
  • Les exfiltrés de Berlin (1947).
  • De sang et d’acier (1948).
  • L’Écho des ruines (va paraitre).
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