Le cimetière de Prague
Alors que la lecture du Nom de la rose avait été jadis un vrai régal, celle du Pendule de Foucault un peu plus ardue, la lecture du Cimetière de Prague m’a été un véritable chemin de croix.
Umberto Eco éblouit par sa culture encyclopédique et son écriture onctueuse comme un croissant juste sorti du four, mais il faut le suivre, et ses phrases alambiquées, à l’occasion interminables, ses inventaires à la Prévert, son fourmillement de personnages et d’anecdotes probablement réels mais invérifiables à moins de se plonger à droite dans son épais roman, à gauche dans Wikipédia ou, pour rester dans l’ambiance, une énorme encyclopédie reliée en maroquin, ont de quoi épuiser.
Le héros du Cimetière de Prague est un faussaire hors du commun et sans scrupules, davantage attiré par la (très) bonne chère que par les plaisirs de la chair. Affligé d’un dédoublement de personnalité, il traverse les événements de la fin du XIXe siècle : épopée Garibaldienne, massacres de la Commune, affaire Dreyfus dont il devient le principal protagoniste, à la solde d’espions officieux non moins louches que lui-même et gagne sa vie à alimenter en mensonge l’actualité du moment et à dénoncer ce qui deviendra l’obsession d’un complot judéo-maçonnique mondial, le tout assaisonné d’occultisme et de recettes de cuisine.
A lire si vous avez un courage grand comme ça et un minimum de culture historique, je crois que je suis encore loin du compte.