BRON

BRON

Je vous ai parlé de l’inspectrice Pétra Délicado et de son compère Fermin Garzon et de l’improbable tandem Li Yan – Margaret Campbell. Arte.TV repasse en ce moment une excellent série télévisée conçue en 2011 par Hans Rosenfeldt, qui met en scène dans un polar suédo-danois un couple d’enquêteurs tout aussi mythique.

Le cadavre d’une femme coupée en deux est déposé sur la tracé exact de la frontière au milieu du pont de l’Øresund qui relie Copenhague à Malmö. Les polices danoise et suédoise vont être amenées à coopérer en la personne de Martin Rohde (pour la suède) et de Saga Norén (pour le Danemark).

Martin, quadra légèrement rondouillard, parait d’emblée plutôt « cool » : d’allure détendue, un peu narquois, il est toujours prêt à prendre la tangente. Pragmatique, mais parfois impulsif, il saisit l’occasion et ne s’embarrasse pas beaucoup du règlement. Sa vie affective est … compliquée. Quand la série commence, il vient de subir une vasectomie, encore douloureuse, après avoir reconnu avoir cinq enfants de trois femmes différentes. Sous cette force tranquille, on sent des blessures mal refermées.

Saga, soit-dit en passant extrêmement sagace, est tout son contraire, bien sûr. Mince, blonde, lisse, froide, méthodique, elle vous sort à tout bout de champ des statistiques implacables. Elle va droit au but et ne s’embarrasse pas de préliminaires, quitte à mettre les pieds dans le plat et à causer un froid entre son interlocuteur et elle. On comprend vite que son absence d’affects provient d’un autisme de type Asperger, qu’elle balade dans une Porsche Carrera couleur mastic. Psychorigide, elle ne s’écarte pas d’un iota de la règle et la lettre passe avant l’esprit, ce qui provoque quelques étincelles quand elle doit composer avec la désinvolture de Martin.

Les intrigues – Arte propose les deux premières saisons de 10 épisodes – confrontent nos deux enquêteurs à des criminels machiavéliques qui prétendent prendre les sociétés danoise et suédoise en otage au prétexte de bouger les mentalités. Chaque épisode apporte suffisamment de rebondissements pour vous rendre addict, mais le plus savoureux n’est pas, on s’en doute, la solution de l’énigme, mais les rapports cocasses entre ces deux individus aussi attachants l’un que l’autre.

En fait, la série est un véritable cours de psychologie et décline un florilège de personnalités pathologiques. Psychiatres en herbe ne pas s’abstenir !

Share Button