Le monde onirique de Chiharu Shiota
Le grand palais organise la plus grande exposition jamais consacrée en France à l’artiste japonaise, née en 1972 à Osaka.
L’immense toile d’araignée tissée de fils rouges qui accueille le visiteur exprime d’emblée l’étrangeté du monde intérieur de la créatrice, composé d’effroi vis à vis de la mort, mais aussi de fascination pour les mécanismes intimes du cycle de la vie et l’apparent chaos qui relie les êtres entre eux.
Elle a apprécié la théorie du chaos James Gleick, et ses créations fractales sont proches de ce qu’on obtient en manipulant les logiciels dont j’ai parlé précédemment. Amoncèlements d’objets, qui rappellent les accumulations d’Armand, comme cet escalier surréaliste composé de valises anciennes suspendues dans l’espace par des cordons rouges, ou encore ce mur de fenêtres récupérées dans des ruines à Berlin, dessins à l’encre qui évoquent des êtres embryonnaires, vidéo angoissantes qui font penser à ce film japonais terrifiant, Audition, son univers se rattache aux obsessions sublimes d’écrivains japonais comme Yoko Ogawa (l’annulaire, le musée du silence…) ou Kobo Abe (La femme des sables, le plan déchiqueté…), mais encore à l’univers onirique et angoissant de David Cronenberg.
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