Le monde fascinant de la photomacrographie

Le monde fascinant de la photomacrographie

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Il m’a fallu presque cinq mois pour trouver le courage (ou le temps) d’affronter le cadeau de Noël que je me suis accordé: le magnifique objectif macro, unique en son genre, conçu par Canon. Le MP-E 65 mm F/2.8, contrairement à la plupart des autres objectifs de sa catégorie, ne permet de prendre que des images extrêmement rapprochées, car le plus faible grossissement autorisé est déjà de 1:1. Cet objectif intrigant ne comporte pas de bague de mise au point. L’unique bague permet, en allongeant l’objectif de quelques douze centimètres, de passer du rapport 1:1 à un grossissement de 5:1. C’est l’astucieux équivalant du soufflet, ainsi relégué par Canon aux oubliettes de la prise de vue rapprochée.

La mise au point ne dépend que de la distance entre le sujet et la lentille frontale. Autant préciser qu’il vaut mieux se doter d’un pied bien stable car la lumière se fait d’autant plus rare qu’un minimum de profondeur de champ suppose de fermer l’objectif aux alentours de F/11. Le faire davantage exposerait aux phénomènes de diffraction. Je complète mon matériel par un rail de mise au point, luxe indispensable, un flash dédié lui aussi à la macro (MT 24-EX à lampe double et orientable, un autre OVNI à maitriser) et une télécommande pour éviter les vibrations terriblement amplifiées à ces rapports de grossissement.

L’alternative, pour le terrain, génératrice de bien plus de liberté, est un sac empli de lentilles (comestibles celles-ci), qui permet de caler l’objectif dans les positions les plus invraisemblables. L’alternative pour conquérir une absolue netteté, c’est le focus-stacking; c’est tout une autre histoire : on en reparlera.

Ultime précision, il est intéressant de travailler non pas en mode réflex, mais avec l’écran (live-view), qui simule (assez mal à vrai-dire) l’éclairage final, mais qui a l’incomparable avantage, d’une part de permettre un réglage fin de la mise au point, d’autre part de ne pas nécessiter le blocage du miroir, autre générateur de vibrations intempestives. Un pas supplémentaire dans le professionnalisme, c’est de connecter l’appareil à un ordinateur portable, pour bénéficier d’une mise au point sur écran haute définition. Les logiciels dédiés permettent également de piloter la prise de vue.

Comme vous le voyez, ça commence à être une affaire d’initiés.

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