La fille de la supérette

La fille de la supérette

Keiko a été une petite fille un peu étrange et ses réactions bizarres laissent penser qu’elle souffre probablement d’un autisme non diagnostiqué. La seule personne qui la comprend un peu est sa petite sœur.

Alors qu’elle vient d’être admise à l’université et qu’elle se promène près de la gare de Hiirocho, dans un quartier qui ressemble « à une maquette en papier », elle tombe par hasard sur une supérette, le smilesmart, un de ces konbini tokyoïtes ouverts nuit et jour. L’établissement, qui vient d’être inauguré, recrute. Elle décide de postuler pour un petit boulot à temps partiel.

Elle est engagée et subit une formation aussi rapide qu’énergique, un vrai embrigadement où on lui inculque la politesse obséquieuse et proactive et surtout l’efficacité.

Rapidement, le konbini devient sa seconde peau. Elle en intègre tous les codes, jusqu’aux intonations de ses superviseurs successifs, car elle s’y sent tellement à l’aise qu’elle va y rester 18 ans.

A 36 ans, son petit boulot précaire, son appartement minuscule et son célibat lui valent l’étonnement et une certaine forme de harcèlement de la part de sa famille et surtout de ses seules amies, les copines qu’elle s’était faites à l’école, bien entendu toutes mariées et déjà mères.

L’arrivée soudaine au smilemart d’une nouvelle recrue, Shihara, un individu famélique et tout aussi bizarre qu’elle-même, va subitement remettre ce délicat équilibre en question.

Pour ce petit roman aussi amusant qu’édifiant à la gloire des anticonformistes malgré eux, Sayaka Murata, qui travaillait elle-même dans une supérette, a reçu le prix Akutagawa, équivalent au Japon du Goncourt.

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