L’amant américain

L’amant américain

Sam a 21 ans quand il fait, en 1977, un séjour de quelques mois à Paris où il habite dans un petit hôtel du Vème, avant que d’entamer une longue carrière d’avocat new-yorkais. Dans une librairie qui fête la parution d’un livre, il fait la connaissance d’Isabelle, parisienne qui parle anglais après un séjour de 2 ans à New-York. Taquine, magnifique, rousse en petite robe noire, elle est traductrice, de 14 ans son ainée et… mariée. Elle a un pied à terre au 9 rue Bernard Pallissy dans le VIème. Elle va spontanément lui laisser son numéro de téléphone, il la rappelle et elle lui donne rendez vous à 5 heures, l’après-midi.

Entre eux débute une liaison passionnée, qui va durer une vie entière. Mais Isabelle cantonne son amant américain à ces 5 à 7 dans sa garçonnière, et Sam doit finalement rentrer en Amérique, une vie l’attend.

De part et d’autre de l’Atlantique, dans des lettres parfois sans réponses, pour des séjours brefs parfois, parfois moins, au gré de silences et de retrouvailles, mais toujours pour des corps à corps éblouissants, leur amour va connaitre ses hauts et ses bas. Au fil des après-midi d’amour, malgré les accalmies et les orages, le lien entre eux persistera, indéfectible.

Un roman bouleversant de Douglas Kennedy, qu’on dévore l’émotion au ventre, plus fort que sa trilogie La Symphonie du hasard, qui m’avait pourtant bien plu. Comme dans d’autres de ses autres romans que j’ai adorés, piège nuptial, ou les charmes discrets de la vie conjugale, il analyse les relations entre hommes et femmes, (certains diraient que les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus) dans les paradoxes qui lient les cœurs l’un à l’autre en laissant subsister cette hystérésis, cet inatteignable, qui comme une vitre ultimement nous sépare, quoique l’on dise, quoi que l’on fasse.

Isabelle l’après midi m’a rappelé « les vaisseaux du cœur« , l’indispensable roman de Benoite Groult, qui relate l’amour de toute une vie entre elle, intellectuelle parisienne, et lui, marin-pêcheur breton, qui ne cesseront, malgré la vie, les mariages, les enfants, les joies et les peines, de toujours s’aimer et de se retrouver.

Share Button