Différente

Différente

Parmi la myriade de séries coréennes, parfois un peu ennuyeuses, qu’on déniche sur Netflix, ne manquez pas cette petite perle : Extraordinary Attorney Woo.

Woo Young-woo est autiste. Au désespoir de son père, qui a abandonné des études d’avocat et l’a élevée seul, elle a parlé très tard, mais à la surprise générale, en déclamant des pages entières du code civil coréen. Elle a en effet une mémoire photographique et, alors qu’on la croyait attardée mentale, emmagasinait dans son cerveau de surdouée tous les manuels de son père.

Elle réussit brillamment la fac de droit, avec éloges même, et contre toute attente est embauchée par un grand cabinet d’avocats de Séoul. Elle se présente avec des gestes gauches et la ritournelle « Woo Young-woo, à l’endroit à l’envers, kayak, radar, elle, erre, ressasser » et précise immédiatement, sans jamais regarder son interlocuteur dans les yeux, qu’elle souffre « d’un trouble du spectre autistique ».

Woo est adorable, avec ses petites manies, sa passion intarissable pour les baleines qui agace vite son entourage (hormis un amoureux), ses phobies, ses mimiques, son incompréhension congénitale des émotions du genre humain et bien entendu, ses bourdes à répétition. Elle compense toutefois son handicap par une volonté inébranlable de bien faire, et une capacité d’observation et de déduction qui laisse ses collègues pantois.

Face à un imbroglio juridique, son esprit rempli de cétacés et de chapitres du code civil découvre, lors d’illuminations où des baleines s’ébattent dans des eaux bleues, des solutions originales auxquelles personne n’aurait songé, avec lesquelles elle résout immanquablement les affaires les plus mal parties.

Chaque épisode relate un casse-tête juridique différent, on y suit ses progrès sociaux, les lumières de son ingéniosité et surtout la façon amusante dont elle gère ses problèmes affectifs quotidiens et comme on s’y attend, amoureux.

Une série drôle et rafraichissante qui permet de réfléchir sur les problèmes de l’autisme et de la différence, un régal qu’il ne faudrait bouder sous aucun prétexte. Au passage on découvre avec amusement le nombre de « sumnida » dont les coréens assaisonnent leur langage.

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