Camion minier
Le camion minier, avec ses formes massives, son énorme benne et sa couleur d’un jaune fondamental, m’a toujours fasciné. C’est un souvenir d’enfance profondément ancré en moi, qui vient de remonter à la surface alors que je suivais un intéressant documentaire sur les mines aurifères, où ces mastodontes évoluent dans des nuages de poussière rouge.
J’ai réussi à dégoter sur la toile, où avec un peu de patience on trouve presque tout, un fichier objet (.obj) en partage. La scène élaborée dans mon logiciel de dessin 3D fétiche, Bryce, devenu entre-temps payant (mais très abordable il est vrai), montre un décor de fin du monde, où ces géants (dont certains, à moitié enfouis, rouillent dans le sable) semblent les derniers survivants d’une grande catastrophe.
L’unique être humain de cette scène désertique, avec sa silhouette minuscule, ajoute au sentiment de solitude qui se dégage du tableau.
Cette scène imaginaire trouve ses racines dans un tableau hyperréaliste contemplé il y a longtemps, et dans la vision il y a une vingtaine d’années de cet endroit fabuleux, le lac Assal à Djibouti, un lac vert émeraude situé à 150 mètres au dessous du niveau de la mer et recouvert d’une banquise de sel de 30 mètres d’épaisseur, où récemment encore des caravanes de dromadaires se formaient pour emporter le précieux condiment sur la route mythique de la reine de Saba, à destination de l’Ethiopie, proche, mais désormais saccagé par des tractopelles chinois dont, au reste, le lac se venge en corrodant leurs carcasses dans le chlorure de sodium.