Un grand Polanski
Posté le 03 Décembre 2013
La vénus à la fourrure
Après « Carnage » où deux couples bourgeois se déchirent à pleines dents, nous nous sommes régalés de ce nouvel huis-clos. Deux personnages, un homme et une femme, un décor de théâtre.
Roman Polanski nous embarque dans un équivalent occidental de la femme des sables. La femme grande dévoratrice, fausse ingénue qui vient jouer à l’ange exterminateur de l’homme livré dans sa pensée machiste et son désir. Comme le héros de Kobo Abe finit par se laisser avaler par le sable, fourmi livré au fourmilion, Mathieu Amalric – dont certains angles de la camera font un vrai clone de Polanski – sera châtié par une Emmanuelle Seigner transformée en furie de tragédie grecque.
On est troublé par une mise en abîme, dans la scène transformiste, avec « le locataire » et on ne peut s’empêcher de percevoir la dimension inconsciente (d’un Polanski rattrapé par son passé) sous-tendue par la symbolique de l’homme piégé par une femme…