Standing ovation pour monsieur Cohen
Posté le 19 Juin 2013
Léonard Cohen, légende vivante, auteur de « Suzanne », des « perdants magnifiques » et de « the favorite game », chantait hier au Palais Omnisport Paris Bercy.
J’avais eu le privilège de l’entendre il y a un quart de siècle, déjà, lorsqu’il était passé en France à l’apogée de sa maturité, à l’époque de « dance me to the end of love » et de « I’m your man ».
Hier comme alors, le public français a rencontré un artiste chaleureux, bienveillant, proche. De son inimitable voix au fil des années de plus en plus grave, l’immense et frêle poète s’est adressé en français aux milliers (10 000, 15 000 ?) de spectateurs du POPB, suggérant qu’il n’était pas certain de les revoir, mais que ce soir, ses musiciens et lui « allaient donner tout ce qu’ils avaient« .
Beau concert malgré l’immensité de la salle, handicap pas tout à fait compensé, malgré une sono irréprochable, une contrebasse virtuose, un violon céleste comme le chœur des trois voix féminines.
Dans la seconde moitié du spectacle et au fil des multiples rappels (tous honorés malgré les plus de deux heures de scène), l’osmose entre Monsieur Cohen et son public est allée crescendo, jusqu’à d’irrésistibles standing ovations. Comme il y a 25 ans, les paroles du partisan « …j’ai perdu femme et enfants, mais j’ai tant d’amis : j’ai la France entière… » ont déchainé un élan d’affection de la salle comble, certains des milliers de fans debout, au bord de l’hystérie.
Pour ma part, c’est lorsque l’homme émacié, aux cheveux blancs recouverts d’un borsalino, bien différent du chanteur que j’avais rencontré, dans la force de l’âge, a entonné, seul à la guitare, « Suzanne« , que je n’ai pu m’empêcher de frissonner…