Disparitions
Kasumi vit à Tokyo avec son mari Moriwaki, imprimeur, et leurs deux filles, Yuka, l’ainée de 5 ans et sa petite sœur Risa. Insatisfaite, elle tombe amoureuse d’Ishiyama, élégant et attentionné, le principal client de Moriwaki. Le drame se noue lorsqu’Ishiyama conçoit l’idée funeste de l’inviter avec sa famille dans la maison de vacances qu’il achète en Hokkaïdo, l’ile au nord du Japon. Or, Kasumi est justement originaire d’un petit village côtier d’Hokkaïdo, qu’elle avait fuit dans son adolescence, laissant à jamais ses parents sans nouvelles.
Dans cette maison isolée, située à proximité du lac Shikotsu, au mépris du risque de se faire surprendre par leurs familles respectives, les deux amants se rencontrent nuitamment. Comme si la main d’un dieu vengeur s’abattait sur eux, un matin, la petite Yuka disparait sans laisser de traces, plongeant Kasumi, Moriwaki et Ishiyama dans l’angoisse.
La police est sollicitée, la région quadrillée, le lac dragué de long en large, la forêt fouillée de fond en comble. Rien n’y fait, Yuka demeure introuvable, au désespoir de ses parents qui finissent par rentrer à Tokyo. Toutes les hypothèses sont envisagées, comme on dit. Est-ce l’un des conjoints jaloux du couple maudit ? Un voisin (l’un d’eux est soupçonné de pédophilie) ? Un rodeur ? Et pourquoi pas les parents de Yuka qui auraient voulu se venger de leur fille après toutes ces années ?
Pendant trois ans, les parents retournent chaque année, à la date anniversaire de la disparition, sur les lieux du crime, sans progresser d’un centimètre. Kasumi a quitté Ishiyama, Moriwaki finit par se lasser, car l’absence de Yuka ronge la famille et compromet l’équilibre psychique de ses membres, particulièrement de Risa.
La quatrième année, Kasumi retourne seule en Hokkaïdo, où elle va faire la rencontre d’Utsumi, un policier encore jeune qui a démissionné quand il a su qu’il était atteint d’un mal incurable. Ces deux désespérés vont unir toute l’énergie qui leur reste pour retrouver la petite fille.
Avec Disparitions, Natsuo Kirino creuse comme avec ses ongles, profondément dans le psychisme de ses personnages. Désirs inavouables, pulsions irrépressibles, désespoir, trahison, résignation, voyage aux portes de la mort, mais encore affection, tendresse, pardon, sérénité, sont les sentiments et les délires qui hantent chacun d’entre eux.
