Deux amours à Barcelone
Dans la Barcelone des années 60, Manolo Reyes, dit Bande-à-part, le beau garçon qui écume le quartier du mont Carmel, rêve de sortir de la misère où lui et ses congénères vivent d’expédients et de larcins. Il gâche sa vie à voler des motocyclettes pour le compte d’un des parrains du quartier, appelé le cardinal, dont la nièce de 15 ans est secrètement amoureuse de lui, et va jusqu’à quelques vols à l’arraché quand le manque d’argent est trop prégnant. Le produit de ses rapines, il le fait fructifier au jeu de cartes, pour lequel il est plutôt doué.
Un soir, il s’approche d’une belle demeure illuminée dans laquelle on donne une fête, et tombe sous le charme de deux jeunes filles, une blonde et une brune, dont la belle allure témoigne de leur appartenance à cette haute société qu’il rêve tant d’intégrer un jour.
Avec la brune Maruja, Manolo va vivre une aventure dans la splendide demeure de vacances de la famille, à Blanes, station balnéaire de la Costa Brava. Quelle n’est sa déception quand il s’aperçoit qu’elle n’est que la domestique. Mais Maruja tombe malade et à son chevet, Manolo rencontre Teresa, la blonde, la fille de cette famille bourgeoise, belle étudiante qui s’amuse à se croire progressiste et rebelle.
Entre eux deux va se nouer, chaque après-midi de ce funeste été, une danse de séduction, d’amour et de sentiments violents qui culmineront quand arriveront les premiers jours de l’automne. Mais Manolo saura-t-il seulement charmer l’impassible hasard ?
Dans Teresa l’après-midi, dont l’écho moderne pourrait être le Vicki Christina Barcelona de Woody Allen, Juan Marsé nous délecte d’une langue qui lui est propre, faite de phrases interminables, véritable labyrinthe de mots choisis et de diversions, et nous fait vivre au gré des palpitations de ces cœurs de personnes pauvres ou riches dont les destinées vont s’entremêler l’espace d’un été.