Le sermon sur la chute de Rome

Posté le 01 Octobre 2013
 Lisez Le sermon sur la chute de Rome, qui méritait bien davantage le Goncourt (2012) que La carte et le territoire (Houellebecq, prix 2010). 
Jérôme Ferrari possède une écriture somptueuse, narrative, à mi chemin peut-être entre Gabriel Garcia Marquez, dont j’ai dévoré pratiquement tous les livres après qu’un ami espagnol ait fourré entre mes mains Cent ans de solitude, il y a plus de trente ans, et Laurent Gaudé (Goncourt 2004), dont j’ai déjà vanté dans ce blog la si belle écriture. 
 Dans le sermon sur la chute de Rome, on mâche la prose, comme un vieux  Sauternes, empli à la fois de lumière et d’ombre, comme l’adret et  l’ubac d’une rue de ces villes du Sud, sans cesse entre les pérégrinations de José Arcadio Buendia et le soleil des Scorta.
 Le livre parle de l’absence, celle d’un homme qui sa vie durant  contemplera la photo, prise bien avant sa naissance, de sa famille  disparue, celle de l’amour qui va et qui vient, comme un papillon qui  butine, sans jamais se fixer sur une fleur ou une autre, d’un monde  meilleur, qui sombre, malgré toute la bonne volonté du monde, à peine  apparu, de ce monde, qu’il faut sans cesse et sans lassitude, reconstruire et tenter de transmettre. 
