Les évangiles au crible de la lecture historique

José Rodrigues Dos Santos, auteur d’Immortel, le roman futuriste de la fusion humain-ordinateur, s’attaque, dans l’Ultime secret du Christ, au déchiffrage du texte des évangiles, par ailleurs magnifiquement retraduits, nous l’avons déjà indiqué, par André Chouraqui.
A la lumière d’une lecture « historique », c’est-à-dire basée sur l’étude minutieuse des textes les plus anciens, dont bien entendu les célèbres manuscrits de Qumrân (dits de la mer morte), les évangiles apocryphes, les épitres des apôtres, mais aussi sur les incohérences des 4 évangiles dits canoniques, on y découvre les ajouts, les palimpsestes, les fraudes, telle l’invention probable de la pourtant indispensable et magnifique scène de la femme adultère : « va, et ne pèche plus, moi non plus je ne te condamne pas ».
La foi du charbonnier en prendra un coup, sans nulle doute. Le roman en scandalisera certains, comme l’inspectrice italienne – hypocrite on le découvrira – qui fait équipe avec notre enquêteur, d’autant que l’intrigue, résonnant avec le roman de Didier van Cauwelaert, s’achève sur l’évocation du tombeau de Talpiot, que nous avions rencontrée dans ces lignes.
Mais le côté polar, qui n’est pas sans rappeler Le 5ème évangile, n’est que prétexte à dissiper davantage la brume qui environne la figure énigmatique de ce messie juif qui changea la face du monde, à commencer par celle de l’empire romain quand Constantin convoque en 325 le concile de Nicée. C’est celui-ci qui décidera de la nature divine du Fils, et condamnera l’arianisme, comme le furent les différents courants qualifiés d’hérétiques par l’église catholique et la sainte inquisition.