“Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges.” (Friedrich Nietzsche)

Stephan Zweig  s’endormit aux côtés de sa femme Lotte le 22 février 1942, à Petrópolis  au Brésil où il s’était réfugié en 1936. Consterné par le saccage de sa  culture germanique et par le suicide de l’Europe, il avait préféré  quitter ce monde par la grâce des barbituriques plutôt que d’assister  impuissant au désastre.
 Il rédigea Érasme en 1934 et Conscience contre violence en 1936. 
 Ces deux biographies prémonitoires du choix qu’il fera en 1942 sont,  hélas, plus que jamais d’actualité. Elles dénoncent la tyrannie du  fanatisme. Erasme  parle autant du grand humaniste de Rotterdam, à l’équanimité duquel  Zweig adhérait viscéralement, que de son antithèse, le sanguin et  despotique Martin Luther. De même, Conscience contre violence narre le combat de Castellion contre le machiavélique Calvin. 
 Ces deux livres écrits pendant la montée du nazisme, disent le crime  contre la liberté que représente le fanatisme, le silence des masses  devant l’injustice et le sacrifice de ceux qui dénoncent  l’insupportable, précurseurs des lanceurs d’alerte d’aujourd’hui. Ils  sont une vraie méditation sur la nature de la vérité, le courage et la  fidélité à soi même.
 A lire de toute urgence… 
