Une journée maussade dans un petit bourg humide au fond de l’Irlande…
Posté le 10 Novembre 2012
Il tombe une pluie désespérante et les rues sont vides. Les temps sont durs, tout le monde est endetté, tout le monde vit à crédit.
Un homme sort d’une luxueuse BMW devant le seul hôtel de la ville et il entre. Il pose un billet de 100€ sur le comptoir et demande à voir les chambres disponibles afin d’en choisir une pour la nuit. Le propriétaire de l’établissement lui donne les clés et lui dit de choisir celle qu’il veut.
Dès que le touriste monte l’escalier, l’hôtelier prend le billet de 100€, file chez le boucher voisin et règle sa dette envers lui.
Le boucher, qui doit de l’argent à un éleveur de porcs, se rend immédiatement chez lui et lui donne le billet de 100€.
L’éleveur à son tour règle ses dettes envers la coopérative agricole où il achète ses fournitures et le directeur de la coopérative court au pub, régler son compte au bar.
Le barman glisse le billet à la prostituée qui lui fournit ses services à crédit depuis des semaines déjà et celle-ci, qui utilise l’hôtel pour travailler, court régler son compte chez l’hôtelier.
L’hôtelier pose le billet sur le comptoir là où le touriste l’avait posé auparavant.
Là-dessus le touriste descend l’escalier, annonce qu’il ne trouve pas les chambres à son goût, ramasse son billet et s’en va…
Personne n’a rien produit, personne n’a rien gagné, mais personne n’est plus endetté et le futur semble beaucoup plus prometteur…
Je viens de tomber sur ce mail que m’avait envoyé il y a pas mal de temps déjà mon copain Pascal, alors que j’ai fini hier soir de lire l’essai de François Lenglet. On peut regretter qu’il ne parle jamais de la sous évaluation du Yuan ni de la bulle immobilière française, mais il bat en brèche pas mal d’idées reçues sur L’Euro et le fédéralisme. Indispensable pour s’y retrouver un peu et tenter d’imaginer ce qui nous attend et ce qui attend le monde, alors qu’Obama reconnait qu’il va probablement falloir que les américains les plus riches mettent la main à la poche et que les cadeaux fiscaux de Sarkozy semblent de plus en plus avoir été bien mal venus.