Le patient anglais
Posté le 06 Août 2013
Il y a quelques années, j’ai croisé dans la rue une belle jeune femme que j’avais l’impression de reconnaitre et je lui ai souri. Elle me retourna un lumineux sourire. Ce n’est que vingt mètres après l’avoir dépassée que j’ai compris qu’il s’agissait de Kristin Scott Thomas…
J’ai revu hier à la télévision le film bouleversant d’Anthony Minghella (inspiré du roman de Michael Ondaatje. Je ne sais si les neuf Oscars qui lui ont été décernés étaient tous mérités, mais certaines scènes sont d’une intensité et d’un romantisme à couper le souffle, comme lorsque D’ Almásy énumère à l’oreille de Katherine les vents du désert (ils sont innombrables : Ghibli, Simoun, Harmattan, Khamsin…), la scène du bal, celle des fresques, le passage de la lettre que Katherine adresse à Almásy depuis la grotte des nageurs ou encore le poignant regard de l’homme brûlé qui demande à être libéré de son enveloppe charnelle. Je ne parle pas de Juliette Binoche, là encore … parfaite.
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Nous mourrons. Nous mourrons riches de nos amants, de nos familles, des saveurs que nous avons goûtées, des corps que nous avons étreints et explorés comme des rivières, des peurs où nous nous sommes réfugiés…
Je veux que tout cela soit inscrit sur mon corps… Nous sommes les vrais pays et non pas ces frontières tracées sur des cartes portant le nom d’hommes puissants. Je sais que tu viendras et que tu m’emporteras dans le ballet des vents. Tout ce que je voulais c’était me promener dans ces lieux avec toi, avec tes amis, dans un monde sans cartes.
La lampe s’est éteinte et maintenant j’écris dans le noir…