Hommage à Francis Bacon
J’ai paresseusement repris l’essentiel de la page wikipedia qui lui est consacrée.
Francis Bacon est né le 28 octobre 1909 à Dublin, de parents britanniques. Il est mort le 28 avril 1992 à Madrid. Peintre de la violence, de la cruauté et de la tragédie, son esprit est hanté, selon ses dires, par le vers d’Eschyle « l’odeur du sang humain ne me quitte pas des yeux ». Son œuvre se déploie en grands triptyques mettant en scène ses amis, son admiration pour Vélasquez, van Gogh ou Picasso, ou en portraits torturés de ses proches, comme pliés dans la texture de la toile.
Rejeté par son père lorsque son homosexualité est découverte, Bacon quitte l’Angleterre pour Berlin et Paris, où il mène une vie de bohème. De retour à Londres en 1928, il expose dans son atelier de Queensbury Mews. Il peint ses premières toiles sous la forte influence du surréalisme et de Picasso.
Autodidacte, il affirme que l’influence du surréalisme sur son travail ne provient pas de la peinture mais des films de Luis Buñuel. À partir de 1931, Bacon abandonne son métier de décorateur pour se consacrer exclusivement à la peinture. En 1934 se tient sa première exposition personnelle à la Transition Gallery, qui est un échec et il pense arrêter la peinture d’autant qu’en 1936, il est refusé à l’Exposition internationale du surréalisme organisée par André Breton.
Mais il est sélectionné en 1937 pour l’exposition collective « Young British Painters ». Déclaré inapte au service militaire, Bacon est affecté à la défense civile en 1941. Il détruit alors quasiment tout son travail, ne conservant qu’une dizaine de toiles. En 1945,
Trois études de figures au pied d’une crucifixion provoque le scandale lors de son exposition à la Lefevre Gallery. Le tableau, d’une rare violence expressive, choque au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ces corps ramassés à l’extrême, tordus et écrabouillés, musculeux, disloqués, ravagés, ces distorsions crispées, ces contractures paroxystiques, ces poses quasi acrobatiques sont d’abord signes de fulgurances nerveuses et d’un emportement furieux, presque athlétique, plus somatiques que psychologiques de la mystérieuse animalité d’anthropoïde solitaire et désolée qui est en chaque homme. Le tableau est acquis en 1953 par la Tate Gallery de Londres où nous sommes allés l’admirer.
Bacon part vivre à Monaco en 1946. Il débute les fameuses séries de « Têtes », s’inspire de Velasquez pour la série des « Papes » et utilise les photographies d’Eadweard Muybridge comme source d’inspiration. Il rencontre le peintre Lucian Freud dont il peint un premier portrait en 1951. Par l’intermédiaire d’Isabel Rawsthorne, il rencontre à Paris Giacometti et Picasso, mais aussi Leiris et Bataille.
En 1954, Bacon représente la Grande-Bretagne à la XXVIIe Biennale de Venise. En 1955 se tient une première retrospective à l’Institute of Contemporary Arts de Londres. 1957 est l’année de sa première exposition à Paris et de la création de la série des « Van Gogh » inspirée par la vie du peintre et par la destruction de ses toiles pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1958, Bacon signe son contrat avec la galerie Marlborough qui devient son marchand. En 1961, sa galerie l’installe dans une maison de deux étages située au 7 Reece Mews, South Kensington, à Londres. Son atelier est situé à l’étage, dans une petite pièce qu’il ne nettoie jamais et qui s’encombre de tubes de peinture vides et de livres, revues, journaux, photographies usagés et tachés dont il s’inspire.
En 1964, Bacon peint son premier grand triptyque, Trois études pour une crucifixion, qui est acquis par le musée Solomon R. Guggenheim de New York. Bacon rencontre George Dyer qui devient son amant, son confident et son modèle pour de nombreuses toiles. C’est pendant la première rétrospective de Bacon à Paris, au Grand Palais, en 1971, que Dyer se suicide dans leur chambre d’hôtel. Bacon lui dédiera une suite de triptyques.
Influencé par son ami Michel Leiris et par son goût pour la violence, Bacon réalise trois Études pour la corrida en 1969. Au milieu des années 1970, Francis Bacon fait de fréquents séjours à Paris où il dispose d’un atelier.
De 1964 à 1971, Francis Bacon réalise une série de quatorze portraits de la peintre Isabel Rawsthorne. À son décès en janvier 1992, Bacon déclara qu’elle avait été son unique amour féminin avant de décéder lui-même quelques mois plus tard alors qu’il est en voyage à Madrid.