Alan Turing
Posté le 25 Juillet 2013
Alors que les écrans du monde entier sont submergés par l’arrivée du royal baby (que ses parents ont eu le bon goût de prénommer George – Sanzess, comme l’héroïne des vaisseaux du cœur de Benoite Groult), une information d’une autre importance est passée complètement inaperçue. C’est un peu l’habitude outre-manche : ne dit-on pas que Mère Theresa est morte une seconde fois, dans le coffre de la voiture de lady D ?
Ces jours-ci en effet, on apprend avec stupeur que le gouvernement britannique veut décréter une loi qui reconnaisse officiellement l’injustice faite à cet homme remarquable, mis par les autorités devant un choix impossible, en 1952.
Ce génie, car c’est de cela qu’il s’agit, participa à la victoire des alliés en brisant les codes de la machine Enigma qui permettait à l’amirauté germanique de communiquer secrètement pendant la seconde guerre mondiale. Turing est surtout l’inventeur du concept d’ordinateur. Vous ne le saviez peut être pas, mais vous êtes ici même devant une « machine de Turing ». L’humanité et la démocratie lui sont ainsi doublement redevables.
Pourtant, il fut en 1952 persécuté en raison de son homosexualité, comme avant lui Oscar Wilde, qui dépassait aussi, pour son malheur, d’une tête ses contemporains. Mis en demeure de choisir entre la prison et la castration chimique, Turing meurt deux ans plus tard, à 41 ans, en ingérant une pomme empoisonnée au cyanure.
La légende veut que ce symbole, la pomme croquée, ait été repris par la marque éponyme, et que l’arc en ciel soit un hommage à l’étendard de la révolution « gay ».
En 2009 (mieux vaut tard que jamais), Gordon Brown avait présenté des excuses au nom du gouvernement britannique pour le traitement infligé à Turing.