Niki au Grand Palais

Hall monumental, escaliers majestueux, somptueux plafonds, statues sculpturales, les superlatifs ont l’air d’avoir été inventés pour décrire le Grand Palais, imaginé pour l’exposition universelle et qui s’abrite depuis 1900 sous la plus grande verrière européenne.
Nous n’y étions pas retournés depuis la belle rétrospective de Chiharu Shiota. Cette fois le grand palais met en scène Niki de Saint-Phalle, dont nous avions admiré les œuvres au MAMAC à Nice en 2022, son compagnon Jean Tinguely et Pontus Hulten, leur ami, grand promoteur de l’art moderne et premier directeur du Musée d’art moderne Georges Pompidou à Paris.
Niki et Jean m’apparaissent comme les Bonnie and Clyde de l’art moderne, déjantés, hyperactifs, prêts à prendre tous les risques pour secouer les corsets de leurs contemporains. Si les Nanas m’inspirent toujours autant, je demeure plus réservé vis-à-vis des œuvres de Tingueli, dont les funérailles qui réunirent le 4 septembre 1991 15 000 personnes furent gigantesques, baroques et picaresques et qui se décrivait lui-même comme « un fou très organisé ». Ses productions sculpturo-sonores, assemblages de produits de récupération hétéroclites et de tintamarre assourdissant me mettent définitivement mal à l’aise. Les névroses de Niki, nées d’une impardonnable blessure, sont pourtant plus réjouissantes, davantage quand elle conçoit ses Nanas pleines de joie, rondes et colorées, que lorsqu’elle dégomme des toiles à la carabine avec Tinguely pour des explosions cathartiques de coulantes couleurs chaotiques.
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