Hasta la vista

Posté le 03 Janvier 2013
  Je n’ai pas vu beaucoup de films qui m’aient plu autant que Hasta la vista  en 2012. Je ne parle pas d’Intouchables ni du remake de Total Recall, ni encore de Detachment dont le personnage  principal est Adrien Brody. Ni encore de  Royal Affair, avec Mads mikkelsen, bouleversant.
 Non, je voudrais vous convaincre d’aller voir Hasta La vista
 que des esprits chagrins ont pourtant brocardé.
 Hasta la vista a quelque chose de FESTEN 
 c’est le socialement incorrect qui vous saute à la figure, quand Philip, 
 tétraplégique cynique qui invite le flamand dans la bande son du film 
 vocifère je veux baiser !.
 Sous des dehors de comédie, Hasta la vista aborde le délicat sujet de la  sexualité des handicapés, ou plutôt de leur droit à un accès bien plus  difficile que celui du métro parisien (mais mes amis psy disent qu’on  n’a pas spécialement droit au défoulement de ses pulsions). Dans ce  film, les malvoyants ne sont pas ceux qu’on pense et Joseph, amblyope  qui tombe amoureux de Claude, la conductrice obèse qui cache elle aussi  ses blessures, nous rappelle les mots du renard : on ne voit bien  qu’avec le cœur. Quand à Lars, c’est à la chanson de François Valéry  qu’il nous renvoie : aimons nous vivants : n’attendons pas que la mort nous trouve du talent…
 Comme Festen, ce qui commence en comédie semble virer au drame. En  réalité, l’accès à l’arbre de la connaissance – éros – transmute  thanatos en catharsis. Festen, c’est la sexualité imposée par le fort au  faible, hasta la vista, c’est la sexualité que le corps social ne  saurait voir, celle du handicapé ou du vieillard en maison de retraite.  Après tout, même Tintin est allé au bordel…
 Une réflexion sur les convictions puritaines d’une société qui veut  fermer des maisons déjà closes, quand la seule obscénité qui accable  l’humanité, c’est la guerre…
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