Moëbius

Parmi les dessinateurs et peintres vers lesquels je ne me lasse jamais de revenir et ils sont nombreux :
Hugo Pratt le vénitien, Lorenzo Mattotti qui m’a dédicacé des albums, HR Giger et son Nécronomicon, Roger Dean et ses paysages psychédéliques, Loustal et son graphisme si poétique, Franck Frazetta et ses héros mythologiques, Philippe Druillet qui fit exploser les cases de la BD, Manara et son érotisme torride, HP Jacobs et son mystère de la grande pyramide, et cette liste est loin d’être exhaustive,
Moebius alias Jean Giraud occupe une place particulière par le génie absolu de son dessin, son imaginaire infini, l’influence déterminante qu’il a pu exercer non seulement sur la BD moderne (bien qu’il ne soit pas le seul, je pense en particulier à Druillet), mais également sur le cinéma d’anticipation : pour ne pas le citer, le chef d’œuvre de Luc Besson le 5ème élément.
Comme tous ses aficionados, je chéris bien entendu le cycle d’Arzach et du major fatal, j’ai une admiration terrifiée pour « les yeux du chat », qui m’évoque les mondes lointains de Caza; je prise un peu moins le cycle de l’Incal.
On retrouve toujours dans la quête de Moebius, une dimension transcendantale, qui s’accorda bien avec les aspirations psychédéliques de Jodorowski, qui participa avec Moebius et Giger au projet avorté d’un Dune qui ne vit jamais le jour, mais qui n’aurait pas manqué d’être fabuleux.


J’ai un faible pour l’opuscule « tueur de monde », devenu une rareté, qui m’avait inspiré pour le faire-part de naissance de mon premier enfant, et pour la Venise Céleste qui conjugue l’imaginaire du dessinateur avec la splendeur de la sérénissime.


Il me semble que Giraud avait endossé le pseudonyme de Moebius en hommage à un personnage du Casanova de Fellini, cet autre génie.
