Sombres promesses

Sombres promesses

Alors qu’Arte.tv diffuse (enfin ! ) la série « les Shtisel » dont je vous ai largement vanté les mérites, j’ai repéré pour vous, parmi d’autres perles, deux séries du tonnerre qui parlent de la mafia sous des angles diamétralement opposés.

« La mafia tue seulement l’été » prend le partie du rire pour évoquer une société sicilienne gangrenée par cosa nostra et secouée par des événements tragiques. On suit les aventures sentimentales de Salvatore, 10 ans, qui connait ses premiers émois amoureux et harcèle ses parents de questions primordiales à ses yeux et celles de sa famille, le père incorruptible qui refuse le moindre pot de vin de peur de se compromettre irrémédiablement, l’oncle fêtard et coureur de jupons qui n’est pas aussi regardant, une mère et une sœur en proie à leurs propres émois. Les personnages sont savoureux, les dialogues ciselés, le comique irrésistible et par la même occasion, on se promène à Palerme.

« McMafia » aborde le sujet sous l’angle du thriller. L’affaire se passe à Londres. On suit la longue descente aux enfers d’Alex Godman qui, de brillant financier de la City, va progressivement devenir un parrain de la criminalité en col blanc. On songe évidemment à Breaking Bad. Comme dans un 007, la narration nous emmène de Londres à Moscou, de Moscou à Prague, de Prague à Mumbai et de Mumbai à Istanbul, en passant par Tel-Aviv. La description de la mafia russe donne envie de revoir « les promesses de l’ombre » de David Cronenberg.

Dans l’un et l’autre cas, les protagonistes intègres au départ vont, sous l’excuse de protéger leurs familles respectives, mettre le doigt dans un engrenage qui, à partir d’une compromission d’apparence inoffensive, va les embourber au delà de ce qu’ils avaient imaginé dans un processus irréversible.

Deux séries à savourer donc, selon vos préférences pour la comédie ou le frisson.

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