Posté le 01 Mai 2014
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Cent ans de solitude,
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Gabriel Garcia Marquez,
Inceste,
Arbre généalogique

C'est ainsi que se termine l'
immense saga des Buendia et qu'il me faut honorer ma
promesse de fournir un arbre généalogique des dix générations qui la composent.
Au travers de ce siècle dont les piliers homériques sont l'indomptable et lucide
Ursula et
Pilar Ternera, dont
Gabo nous raconte qu'elle vécu au moins 140 ans et que six hommes furent nécessaires pour la descendre, assise, dans la tombe, le sang des Buendia, comme le temps "circulaire" du roman, n'en finit de tourner et de s'entrecroiser, à la recherche de lui-même au travers d'amours alambiquées et incestueuses entre des êtres qui ignorent leur filiation et au sein desquelles les deux lignées, celle des
Aureliano et celle des
Arcadio, se croisent aux deux sens du terme, comme les serpents du caducée, dans un interminable, contemplatif et complémentaire face à face.
Comme le craignait Ursula après le meurtre de
Prudencio Aguilar dès les premières pages du roman, l'inéluctable finit par advenir, et de l'irrémédiable mélange de ces sang identiques nait la figure mythique de l'iguane, l'hybride à queue de cochon, qui signe la disparition de la dynastie et la réalisation des prophéties de
Melquiades, le gitan dont l'ombre tutélaire rode au travers du siècle, centre secret de la maisonnée, qui dialogue inlassablement avec
José Arcadio Buendia enchainé à son arbre, comme
Prométhée jadis à son rocher et qui inspirera tous les Aureliano dans leur destin fatal.
Les hommes meurent, les femmes s'assèchent dans la solitude. Fatalité qui s'attache à tous les personnages, à l'exception des figures lumineuses des Remedios, la "petite"
Remedios Moscote dont le daguerréotype, préservé par Ursula du cœur desséché du colonel, éclaire d'une douce lumière la maison familiale tout au long de ce siècle et de celle de
Remedios la Belle, être indubitablement pur et libéré de ses attaches terrestres qui connait une fin séraphique... Les hommes ont des destins le plus souvent sanglants, ainsi les 17 fils du colonel dont pas un ne survit, les Arcadio assassinés pour certains, fusillés pour d'autres. L'indéracinable patriarche, José Arcadio Buendia lui même, s'égare un jour dans les dédales de sa folie. Quant aux hommes qui ont le malheur de se brûler les ailes à l'amour d'une Buendia, ils n'ont guère plus de chance :
Pietro Crespi se tranche les veines dans un bain de benjoin et les deux femmes qui se le sont disputé,
Rebecca et
Amaranta , s'étiolent de l'assèchement de leur cœur;
Mauricio Babylonia et les papillons jaunes qui annoncent sa venue connaissent aussi un destin tragique, alors que
Meme est condamnée au couvent à perpétuité pour l'amour qu'elle lui a porté.
Ce seront les
fourmis rouges contre lesquelles Ursula se battit tout au long de sa vie, qui remporteront ultimement la mise.